Château Sociando-Mallet
(Cliquez sur les images pour les voir en gros plan)
A moins d’1 km à l’ouest de Saint-Seurin-de-Cadourne, les vignes partent en pente douce vers la Gironde qui s’offre à notre vue en un vaste panorama. Nous sommes là à mi-hauteur de la péninsule du Médoc, juste au nord de Saint-Estèphe dont on aperçoit la silhouette caractéristique du clocher sur notre droite.
C’est cette vue merveilleuse qui incita Jean Gautreau à se porter acquéreur du domaine Sociando-Mallet en 1969, un domaine en piteux état et dont seulement 5 hectares restaient en vignes. Perfectionniste, il ne lui fallut pas longtemps pour non seulement remettre le domaine sur ses rails, mais encore le hisser au niveau des meilleurs crus classés du Médoc. Beaucoup d’observateurs considèrent Sociando Mallet au niveau d’un 3e cru classé (certains disent même 2e) et il est souvent cité comme exemple pour démontrer la nécessité de revoir l’immuable classement de 1855.
Sociando vient du nom du plus ancien propriétaire dont on ait la trace, en l’occurrence un manuscrit qui atteste qu’en 1633, qu’un certain Sieur Sociondo possède un « domaine de nobles terres » à Saint-Seurin-de-Cadourne auquel il a donné son nom. C’est aux alentours de 1850 que le domaine prit sa dénomination définitive quand Mme Veuve Mallet s’en porta acquéreur et y accola son nom.
Le domaine changera plusieurs fois de propriétaires avant d’être repris en main par Jean Gautreau. Si ses premiers millésimes furent prometteurs, c’est surtout dans la décennie 1980-1990 que Sociando Mallet prit son essor qualitatif remarquable et remarqué. Le domaine compte actuellement 75 ha.
Cliquer sur l'image pour voir un panoramique à 360°
Version
haut-débit (Quicktime) - Version
bas débit (Quicktime) - Version
Java petit format
Si aucun de ces liens ne fonctionnent, vous pouvez télécharger
Quicktime
Le visiteur est frappé en tout premier par la densité de plantation des vignes. Les rangs sont deux fois moins espacés que ceux des domaines voisins, une haute densité (9000 pieds/ha) qui permet à la vigne de donner des raisins de plus grande qualité. L’encépagement est de 55% de cabernet sauvignon, 40% de merlot et 5% de cabernet franc. Le grand vin de Sociando Mallet est issu des plus vieilles vignes. Le second vin, La Demoiselle de Sociando Mallet, est élaboré à partir des plus jeunes.
Jean Gautreau a toujours eu pour but d'exprimer son terroir, le terroir des bords de Gironde. Il dispose d'une belle croupe de graves, sur un socle argilo-calcaire, qui n'est pas sans rappeler Saint-Estèphe. Il n’est pas adepte du contrôle des rendements : « Sur un grand terroir, le pied de vigne, il sait ce qu’il a faire ». Pas de vendanges en vert donc. Mais cela ne signifie pas qu’aucun soin n’est porté à la vigne ; il suffit de regarder ces rangs, labourés plusieurs fois par an, pour s’en convaincre. Non, il faut plutôt voir là la volonté de Jean Gautreau de ne pas chercher à gérer la pénurie, la quantité. Il refuse aussi le principe des cuvées spéciales : « On va bientôt mettre les ceps dans des pots de fleur ! ».
Jean Gautreau cherche à faire un « vrai vin du Médoc ». C’est un homme de conviction et son vin est un peu à son image : solide, fiable, avec ce brin d’austérité qui est plutôt signe de longévité que de tristesse. Sociando Mallet est un vin riche, puissant, solidement structuré. C’est un vin de longue garde et l’idéal est de l’attendre 10 ans au minimum, car c’est un vin qui a tendance à se refermer dans les premières années (toutefois certains millésimes comme 1997 et 1999 peuvent être superbes même ouverts plus tôt). Mais ce besoin d'être attendu est bien le seul "reproche" que l’on puisse lui faire et, par sa régularité, Sociando Mallet a acquis une solide réputation auprès des amateurs (moi le premier…) et ce, d’autant plus qu’il reste assez abordable financièrement, notamment en primeur.
Remi Loisel, juillet 2005
Lire les commentaires de dégustation
Château Sociando-Mallet
- 33180 Saint-Seurin-de-Cadourne.
Tél. 05 56 73 38 80.